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Retrait des modules de jeu en plein été à Trois-Rivières

Soumis par Rédaction le
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Dans de nombreux projets pour famille à travers le Québec, les locataires revendiquent des aménagements extérieurs pour leurs enfants. Il est impensable de constater que la SHQ ne prévoit aucun poste budgétaire pour des modules de jeu. Cet article du Nouvelliste en témoigne éloquemment.

Retrait de modules du parc Jean-Nicolet: des parents déçus et inquiets

MATTHIEU MAX-GESSLER

Le Nouvelliste

Depuis quelques semaines, le parc Jean-Nicolet, à Trois-Rivières, est bien tranquille. Pas parce que la chaleur a découragé les enfants d’y jouer, mais plutôt parce que la plupart des modules de jeu et balançoires en ont été retirés... sans intention d’en remettre de nouveaux.

Il va de soi que de nombreux parents sont bien déçus de la situation. En particulier ceux demeurant dans les habitations à loyer modique (HLM) du secteur Jean-Nicolet, qui ont ainsi perdu le seul parc qui leur était accessible facilement et toute la journée.

«Il n’y a plus rien pour les zéro à cinq ans et rien pour les 11 ans et plus. J’ai quatre enfants et je vois la différence, ils se tannent très vite du module. Il n’y a même plus de balançoires alors qu’avant, on les entendait grincer du matin au soir. Tout le monde en profitait, les enfants, les ados et même les jeunes adultes qui venaient se balancer et ‘’chiller’’. Je trouve ça très dommage», résume Philippe Gélinas, un des résidents avec lesquels Le Nouvelliste s’est entretenu.

«C’est un quartier qui comprend de nombreuses familles à budget réduit. Ce n’est pas tout le monde qui est capable de se payer des activités. Et c’est important pour l’épanouissement des enfants, de se dégourdir, de prendre le soleil. Oui, il reste un module, mais il est bien ordinaire et il est quand même usé. Il n’y a pas de jeux dessus, ce ne sont que des marches et une glissoire», ajoute Nikwan Laflamme-Petiquay, une autre résidente du secteur.

Des locataires qui ont fait savoir leur indignation à l’Office municipal d’habitation (OMH) de Trois-Rivières, qui gère le parc immobilier de HLM de la ville et qui a pris la décision de retirer les modules, se seraient fait répondre qu’il y a d’autres parcs à proximité. Le plus proche est celui du Centre de loisirs Multi-Plus, mais selon nos informations, les modules qui s’y trouvent ne seraient pas accessibles au grand public, du moins, pas toute la journée. Les enfants peuvent également se rendre dans la cour de l’école Cardinal-Roy. Pendant l’année scolaire, sur les heures de classe, ils ne peuvent toutefois pas y accéder.

Le parc le plus près et accessible toute l’année aux familles est le parc Lambert. Il faut toutefois marcher 2,1 km pour s’y rendre, et cela implique de traverser le boulevard des Forges. Bref, pour les parents, il est impensable de laisser de jeunes enfants s’y rendre par leurs propres moyens. Et pour ceux qui n’ont pas de voiture, une telle sortie implique de la planification.

Les locataires approchés par Le Nouvelliste disent se sentir délaissés par l’OMH, alors que les résidents de HLM du secteur Adélard-Dugré (traditionnellement appelé Le Rochon), à peine 3 km plus loin, disposent d’un tout nouveau parc.

«Ils ont des jeux neufs, et même des jeux d’eau et nous, on n’a pas grand-chose. Le seul module qu’il nous reste, il n’est pas récent, il doit dater. Ils pourraient au moins nous remettre une balançoire. On aimerait aussi avoir des jeux d’eau, nous aussi, puisqu’on n’a même plus le droit de mettre des barboteuses dans la cour. Mais pour se rafraîchir, on n’a rien à proximité», déplore Marika Fafard.

«Si l’OMH a été capable de leur refaire un parc en neuf, des balançoires pour handicapés, un terrain de soccer et un terrain de volley-ball, pourquoi est-ce qu’ils ne seraient pas capables de le faire ici aussi», s’interroge Nikwan Laflamme-Petiquay.

L’OMH promet une solution

De son côté, l’OMH explique que les modules ont été retirés après une inspection réalisée plus tôt cette année.

«Après cette inspection, on a eu comme information que les modules n’étaient plus conformes, qu’ils étaient même dangereux. Pour la sécurité des gens, on les a enlevés», explique Kathleen Haley, directrice des services administration et finances.

L’organisme assure cependant travailler à trouver une «solution» pour les familles privées de ce parc. On explique toutefois que la crise du logement a pris toute la place, cet été.

«Beaucoup de choses ont été mises de côté pour gérer cette crise. Mais on va reprendre les discussions dès la fin des vacances avec nos autres partenaires, dont la Société d’habitation du Québec et la Ville de Trois-Rivières, pour trouver un moyen de pallier ce manque», assure la présidente du conseil d’administration de l’OMH, Amina Chaffai.

Cette dernière assure par ailleurs que contrairement à ce qui semble avoir été véhiculé comme propos, l’OMH n’a jamais eu l’intention de se contenter de retirer les modules sans rien faire d’autre.

«On a eu au moins une réunion avec nos autres partenaires pour discuter d’une solution pour le secteur. C’est sûr que le c.a. va s’approprier cette question au retour des vacances», promet Mme Chaffai.

Celle-ci convient d’ailleurs qu’il n’y a pas qu’aux enfants demeurant en HLM que le parc va manquer, mais à tous les enfants du secteur.

Source: Le Nouvelliste