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Pourquoi des HLM barricadés en pleine crise du logement à Montréal ?

Soumis par Rédaction le

Le 3 septembre 2020, la Fédération s’est associée à la cheffe de Québec solidaire, Manon Massé, afin de dénoncer l’existence de 300 logements à prix modique barricadés à Montréal.

Voir le reportage réalisé par LCN

Pour offrir de logements sociaux aux sans-abris de la rue Notre-Dame mais aussi à tous ceux et celles qu’on ne voit pas, il faut commencer par ne pas perdre ceux que nous avons déjà réussi à bâtir au cours des cinquante dernières années.  À Montréal, 543 immeubles HLM , soit plus de 10 000 logements à prix modique, sont cotés E*, selon l’indice gouvernemental d’évaluation des infrastructures, et sont donc jugés en très mauvais état. C’est ce qui explique que de 300 à 500 logements HLM sont présentement inoccupés ou carrément barricadés alors que des gens sont à la rue.

C’est scandaleux mais ce n’est rien car le pire est à venir si le gouvernement du Québec ne bouge pas rapidement.  Alors que l’office d’habitation de Montréal a besoin de toute urgence de 870 millions $ pour remettre en état ses 543 immeubles, la Société d’habitation du Québec a consenti 82 millions $ en 2019 à Montréal pour faire des travaux de rénovation.  Imaginez combien d’immeubles HLM devront être barricadés si on prend dix ans pour faire les travaux qui s’imposent d’urgence dans des immeubles évalués non pas à A, B, C ou D mais bien à E, soit la pire cote de vétusté quand on évalue les viaducs, les écoles ou les hôpitaux au Québec.

La FLHLMQ lance un cri d’alerte.  Au moment où tout le monde s’entend pour dire qu’on doit augmenter le bassin de logements sociaux à Montréal pour répondre à la crise du logement pour les plus pauvres, nous sommes sur le point de devoir barricader des centaines, voire des milliers de logements HLM déjà existants.  Le gouvernement du Québec, si possible avec l’aide d’Ottawa, doit, de toute urgence, donner 870 millions $ à Montréal pour stopper la fermeture des HLM. Sinon, loin de se résorber, la crise ne fera qu’empirer.

Photo: Andrès Fontecilla, critique de QS en habitation, Robert Pilon de la FLHLMQ et Manon Massé, cheffe de QS.