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Le marché privé ne règle pas la crise

Soumis par Rédaction le
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la crise

Les articles et les reportages se multiplient ces derniers jours pour nous aviser que la crise du logement serait terminée et que le marché serait sur le point de redevenir un marché de locataires! Les 30 000 ménages sur les listes d’attente et les milliers de personnes en situation d’itinérance qui dorment dans des refuges ou des tentes ne sont certainement pas d’accord avec cette affirmation. Certes, les taux d’inoccupation augmentent mais, ce qui monte encore plus, c’est le coût des loyers.

Les associations de propriétaires sont à l’origine de cette nouvelle offensive médiatique. Leur message est simple : ils ont de la difficulté à trouver des locataires. Ont-ils pensé à baisser leur loyer ou à accepter des locataires sans discrimination ? Non ! Ils semblent plutôt mettre la table pour demander au gouvernement une aide pour le paiement des loyers qui sont devenus inabordables ; ce qui serait une catastrophe budgétaire.

Rappelons que le gouvernement de la CAQ a déjà redirigé une partie des fonds publics vers les entrepreneurs privés qui peuvent maintenant appliquer dans le seul programme de logements, le PHAQ. Les loyers privés admissibles à un supplément au loyer (PSL) ont aussi été augmenté dans les dernières années. Le gouvernement a même donné des « superpouvoirs » aux villes afin d’accélérer la construction de logements. Ces changements bénéficient surtout aux gros développeurs privés. D’ailleurs, un article récent du journal Les Affaires confirmait que les fiducies de placement immobilier (FPI) possèdent toujours plus de logements locatifs et que les loyers y sont 25% plus élevés qu’ailleurs. Enfin, la CAQ est sur le point de modifier le Règlement sur les fixations de loyer, modifications qui pourront résulter en de plus fortes hausses de loyer.

Ainsi, le marché privé ne règle pas le problème de logements des locataires les moins fortunés et premières victimes de la crise, bien au contraire. Il faut donc absolument que tous les fonds publics soient dirigés vers le logement social. C’est incompréhensible qu’en 2025, on n’a pas de programme HLM au Québec ! Nos attentes sont grandes pour la mise à jour économique du 25 novembre et pour le prochain budget du Québec.

En France aussi la tentation est grande de miser sur le privé!

Nos alliés de la CNL, la confédération nationale du logement, le plus gros regroupement de locataires de HLM en France, partage les mêmes inquiétudes que la FLHLMQ. Récemment, son président, Eddie Jacquemart, faisait justement le tour des médias pour dénoncer les mesures fiscales favorables aux propriétaires privés. Alors que les bailleurs privés ont bénéficié de 11 milliards de déductions fiscales en France, la crise n’a jamais été aussi forte en France.

« Les propriétaires privés ont déjà bénéficié depuis une douzaine d'années de dispositifs importants de défiscalisation, mais la crise du logement n'a jamais été résolue avec ces dispositifs (...) Trois niches fiscales ont été accordées aux propriétaires privés, qui ont représenté 11 milliards de cadeaux fiscaux, presqu'un milliard par an. Mais, finalement, on arrive aujourd'hui à une crise du logement sans précédent. »

Pour en savoir plus sur la situation en France : cliquez ici !